Une Vie de Chat
Proie et prédateur à la fois, équipé de sens différents et adaptés à cette dualité, le chat organise toujours son lieu de vie pour répondre aux exigences de cette nature : Savoir se protéger et pouvoir chasser.
C’est très souvent la rupture de l’harmonie entre ces deux états qui crée un déséquilibre.
Le chat a besoin d’organiser de manière satisfaisante son territoire ou lieu de vie. La base de l’équilibre d’un chat est un environnement satisfaisant, lui permettant de se sentir en sécurité d’une part et d’exprimer ses comportements naturels d’autre part, à savoir l’exploration, l’observation et la chasse.
Des études vétérinaires ont montré qu’un chat peut être en parfait équilibre en vivant à l’intérieur, à l’extérieur ou les deux. L’essentiel étant de s’adapter à chaque chat, il n’y a pas de généralité!
- Les 5 besoins fondamentaux des chats :
Les chats organisent leur monde en 5 champs qui correspondent à leurs 5 besoins fondamentaux.
Ces champs sont reliés entre eux par des chemins invariables et sont organisés selon un balisage phéromonal distinctif. Cette dimension est très spécifique du chat.
Les 5 champs de son milieu de vie sont :
- le champ d’isolement : c’est là où le chat se repose, se toilette et où il se sent en sécurité maximale.
- le champ d’alimentation : c’est l’endroit où le chat va trouver sa nourriture.
- le champ d’élimination : c’est un endroit choisi avec soin pour pouvoir éliminer en toute sécurité.
- le champ d’activités solitaires : un chat peut passer beaucoup de temps à observer, chasser et jouer seul.
- le champ d’interactions : les interactions peuvent être recherchées et très appréciées par le chat, mais elles ne sont pas obligatoires (car le chat est une espèce non sociale à la base, à la différence du chien). Les interactions se passent généralement à des endroits particuliers et à des moments précis.
Il semble donc important après cette lecture d’organiser parfaitement le lieu de vie de nos chats…
- Les troubles de l’attachement :
Proie et prédateur, le chat né et se développe dans l’attachement dont les mécanismes persistent à l’âge adulte.
Espèce non sociale, les relations intraspécifiques, c’est à dire entre chats, peuvent se révéler plus compliquées que celles avec des individus d’autres espèces (humains, chiens…). Mais ce n’est pas une généralité.
Une observation minutieuse de nos chats nous permettra d’anticiper et de comprendre l’apparition de certains troubles dans leur comportement.
L’autonomopathie est une maladie comportementale marquée par une incapacité à s’équilibrer en l’absence de l’être d’attachement.
Cela indique que la souffrance est liée à une absence d’autonomie.
Certains chats vont présenter un état phobique, d’autres un état anxieux, d’autres seront dépressifs.
Il est normal qu’un chat ait besoin de la présence de ses êtres d’attachement, mais ne pas supporter leur absence et le manifester de différentes manières (destructions, boulimie, anorexie, prostration…) signe la pathologie.
- Les 5 piliers d’un environnement sain pour un chat :
- lui offrir un endroit sécurisant.
- lui prévoir différentes zones séparées pour : la nourriture, l’eau, la toilette, les griffades, le jeu, le repos.
- lui donner l’occasion de jouer et d’exercer son comportement de prédateur.
- lui offrir des interactions sociales positives, cohérentes et prévisibles.
- lui offrir un environnement qui respecte l’importance de ses sens et de son odorat.
- Anecdote sur le mécanisme de collaboration des chats :
Appartenant à une espèce par définition non sociale, les chats sont dépourvus de mécanisme de collaboration et de réconciliation.
» Les chats ont toujours sur eux, dans la poche intérieure de leur costume, un petit carnet rouge sur lequel ils notent les évènements désagréables. Les notes de ce carnet ont une caractéristique bien ennuyeuse : elles ne s’effacent pas. Il faut donc à tout prix éviter d’être inscrit à l’intérieur et pour cela proscrire les punitions physiques ou verbales, les menaces effrayantes, les manipulations désagréables « .
Il ne s’agit pas pour autant de tout accepter, mais l’éducation d’un chat est subtile!
Les chats sont capables de nouer des liens d’attachement d’une grande intensité mais ils sont aussi capables de souffrir avec la même force, parfois avec beaucoup subtilité.
- Les principaux troubles du comportement des chats :
Généralement ces troubles apparaissent quand un ou plusieurs de leurs 5 besoins fondamentaux ne sont pas respectés, de leur point de vue.
Ce sont :
- les morsures, l’agressivité
- l’anxiété, les peurs, les phobies, la dépression
- le marquage urinaire, la malpropreté
- l’ennui
- l’hyperactivité / hypersensibilité (syndrome HA / HS), la maladresse
- les stéréotypies ou T.O.C
- les vocalises excessives…
Plusieurs solutions existent de nos jours :
** une consultation avec le vétérinaire habituel, pour une vérification de l’état général de l’animal.
** une consultation avec un vétérinaire spécialisé en médecine du comportement (ou psychiatrie vétérinaire). Nos chats peuvent souffrir de psychoses pathologiques, comme les humains, les chiens.
** des traitements non allopathiques comme la phytothérapie, l’homéopathie, les élixirs floraux, les nutraceutiques…
** une consultation avec un comportementaliste félin.
** la communication animale est également un outil pour « comprendre ce qu’il se passe dans la tête de nos chats ».
Des petits animaux merveilleux et subtils, au comportement minutieux qu’il nous est nécessaire de bien connaître pour vivre à leur côté.
Sources de cet article :
Connaissances personnelles professionnelles et Livre de Claude Béata, vétérinaire spécialisé en médecine du comportement : La Folie des Chats.